National Content: France

New stage in the construction of Europe. The Euratom and the Common market treaties have been signed up in Roma.

SourceRegional Daily “La Croix du Nord et du Pas- de- Calais”” Tuesday 26 March 1957 N°18999 (régional catholic daily published since 1889) editorial from Pierre Vilain: Vers la fin d’un monde
Event referred to25th of March: birth of the EEC
Technological characteristicsnone photo: 1,71 jpg
Description of the sourceKind of source : Newspapers articles Origin of the source Archives Language : French (translated in English) Copyright issues : La Croix
Contextualisation of the source25 march 1957, France and the five other countries, members of the ECSC (CECA) signed the treaties about the European Common Market and EURATOM. At the end of the Fourth Republic, France is under Guy MOLLET’s Government who was a true and convinced European (February 1956 – May 1957). The Government received full powers from the House of Commons in order to lead the fight « to the death » in Algeria. The Military service has gone up from 18 to 27 months, in Summer 1957. Socially, the 3rd week of paid holiday has been granted.
Interpretation of the sourceThe editorialist is in favour of that European Construction, even if its frame is still very technical. It is fully in line with the French Christian Democratic Parties under the 5th Républic. The emphasis is on the stage that composes the treaty, the very stage towards a unity of Europe that not only has a common past, but also a future to build from now on. The emphasis is also on the very idea of peace and unity, not only at the European level. So, the treaty is the first step, a very technical one. It is only one of the main headlines of the front page, but it arouses huge hopes and expectations among Catholics..
Original ContentsVers la fin d’un monde Six ans après la Communauté européenne du charbon et de l’acier, et malgré la tourmente de la C.E.D, l’Europe fait aujourd’hui un nouveau bond en avant. La signature des traités d’Euratom et de marché commun n’est pas un événement spectaculaire. Cela n’en diminue ni l’importance, ni la portée. Six nations décident une nouvelle étape de la construction européenne. L’Europe, la vieille Europe, retrouve une nouvelle jeunesse. Elle n’est plus seulement fière d’un passé riche de longs siècles de civilisation, elle songe à son avenir, un avenir plein de promesses. Elle retrouve des forces neuves pour sa prospérité et son rayonnement. C’est un moindre sujet de satisfaction. On se réjouira bien d’avantage de voir six nations favoriser l’évolution du monde vers son unité. La seule lecture en diagonale des traités d’Euratom et de marché commun prouve que nous sommes en pleine « technique ». Cette technique qui s’appelle aussi « politique ». Cette politique que Péguy a opposée, en des mots immortels, à la « mystique ». Un peu de recul conduit pourtant à penser que tout mystique n’est pas absente de ces traités. Supprimer les barrières des frontières entre six pays, ce n’est pas seulement de la technique. Mettre en commun la puissance atomique de six pays est un événement susceptible de changer le visage d’un continent. Qui peut le nier à l’heure où l’univers entier confond vitesse et précipitation au point qu’à trente ans on se sente presque d’une autre génération, face aux plus jeunes que soi. Ce n’est donc pas une simple rêverie de considérer la croissance de l’Europe comme une étape fort importante de l’évolution du monde vers son unité. Ce n’est pas d’avantage nier l’aspect technique de cette étape. Peut-il en être autrement de l’œuvre des hommes ? Ceux-ci marchent les pieds dans la poussière. Peu importe s’ils marchent en conservant la tête haute, les yeux tournés vers la Lumière. Regarder la Lumière, saisir la mystique des événements, leur portée lointaine, ne fait pas ignorer que les pieds traînent sur le sol et que la marche est incertaine. Le caractère imparfait, critiquable en des détails, de l’Europe qui se remet en marche, n’empêche pas de souligner avec satisfaction le bond accompli vers l’unité du monde. Rien d’ailleurs ne saurait stopper cette progression. Et l’on songe à ton terme : l’unité du monde qui serait totale. Pour les chrétiens, cette perspective prend un caractère d’éternité. « Il n’y aura plus ni Juifs, ni Grecs, ni Romains… » les chrétiens savent qu’il n’est pas d’unité véritable hors de la charité et de la justice. Un monde vraiment uni sera celui où la paix fleurira là où il y a la guerre, où l’Amour grandira là où il y a la haine.
Original Contents (English Translation)Translation in progress, will be upload soon Summary: The frame is very technical, but Europe has now a future. The technical treaty is the first step.